mercredi 26 décembre 2007

1500ème NUMERO DU COURRIER DE CERET




LUNDI 15 OCTOBRE 2007 est paru le 1500ème numéro de notre journal, le plus ancien hebdomadaire français de tauromachie. Le Courrier de Céret, dont le titre remonte à 1880, était à l'orgine une publication d'information régionale. En voici l'historique :Le Courrier a vu le jour dans la seconde moitié du XIXème siècle, à ce moment où la presse régionale explosait littéralement. A Perpignan est lancé en 1868 "L'Indépendant des Pyrénées-Orientales", l'ancêtre du quotidien bien connu des catalans. Il cohabite avec une foule de journaux dont nous ne citerons que les titres les plus évocateurs : "L'Anticlérical", "La Lessive ou le Cri du Peuple Conservateur", "La Cravache", "La Griffe" ou encore "La Gifle Quotidienne".En Riberal, Conflent et Fenouillèdes, "L'Etincelle" d'Ille-sur-Têt avait entraîné dans son sillage "Le Canigou", "Lou Journal de la Treseta, Gazerta de Dones", "De la Têt à l'Agly", "La Montagne", "L'Echo de Galamus"...En Vallespir naissent à Amélie, "L'Avenir d'Amélie", "L'Avenir du Vallespir" et "Amélie Journal". A Céret, "Le Courrier" est fondé le 22 août 1880 par l'imprimeur Léon Lamiot. Il est défini dans le sous-titre comme un "Journal Industriel, Agricole, Littéraire et d'Annonces Judiciaires et Commerciales, paraissant le dimanche". Comme tendance politique, il est républicain modéré. Il rivalise dans la capitale du Vallespir avec "L'Alliance", hebdomadaire catholique de droite, né en 1885 et imprimé par M. Roques.La grande guerre lamine la presse roussillonnaise ; bien peu de journaux survivent parmi lesquels "L'Indépendant" et, à Céret, "Le Courrier". Ce dernier, dirigé par François Casteil dès le début des années 1920, rivalise avec "L'Alliance" jusqu'en 1929, date à laquelle la concurrente du Courrier disparaît. Elle est remplacée, quelques années plus tard, par un hebdomadaire socialiste : Le "Cri Cérétan". "Le Courrier" s'endort en 1944 alors que "Le Cri" survit au deuxième conflit mondial. Il est imprimé par Coste, puis par Sébastian père et fils avant d'être vendu au "Midi Libre" dans les années 1970.Le "Courrier" est plongé dans sa léthargie jusqu'au 9 décembre 1978, date à laquelle le titre est repris par Germaine Sitger, son fils Pierre et Paul Fechtmeister qui en font un hebdomadaire d'information locale recouvrant les événements survenus à Céret et dans le Vallespir. Dans les années 1980, notre hebdomadaire s'essouffle un peu, c'est alors que Jacques Cortie vient apporter son dynamisme , un côté impertinent et irrévérencieux qui continue à marquer la ligne du journal. A la même époque, l'étudiant physicien barcelonais Josep Serra, contraint à de longues vacances en Roussillonj, donne de la force à notre hebdo en écrivant des rubriques culturelles, sportives, polémiques en catalan qu'il compose sur la linotype du Courrier. Jacques et Josep continuent à être liés avec le monde de l'édition.Nombreux sont les amis qui ont contribué à alimenter ses chroniques. On ne peut les citer tous car ils sont des centaines, toutefois il convient de célébrer ceux qui ont écrit régulièrement dans ses colonnes comme Joseph Chambon, Paul Fechtmeister, Jacques Cortie, Josep Serra, Victor Crastre, René Botet, Max Havart, Jean Barsacq, René Buscato (Le Furet), René Borrat, Sébastien Quesada, Paul-Christian Narran, Leaticia Leoncini, Salomé Izaguirre, Paul Hermé, Ricardo Dominguez, Pedro Serra, Julian Campos, Ramon Pérez Martin, Sandra Martin, Curro Rodriguez, Martin Francisco Hevia, José Luis Flores, Juan Delgado, Anita Ortega, Raul Perelétegui, Quitterie Narran, Manolo Sanchez y Sanchez, Vanessa Aranda Fernandez, ceux qui ont agrémenté ses pages de leurs dessins comme Daniel Richard et Patrick Rossignol, de leurs photos comme Joseph Gibernau, Georgette Labouche... ou qui, comme Camille Marteill, l'ont plié, mis sous bande, écrivant les adresses à la main."Le Courrier" a offert dès le, départ une chronique tauromachique qui a gagné en importance. Aujourd'hui, le taurin a pris le pas sur le local. Les dix à douze feuilles du journal sont envoyées chaque semaine dans toute la France à des aficionados abonnés mais le cordon ombilical avec sa ville de naissance n'est pas rompu puisque, dans sa page centrale, il relate avec un oeil sélectif et parfois critique, les petits et grands événements qui agitent le microcosme de la capitale du Vallespir.Notre hebdomadaire continue seul son petit bonhomme de chemin alors que les grands titres que sont "Le Midi Libre", "L'Indépendant" et la "Semaine en Roussillon" ont été absorbés par un grand groupe de presse qui les oblige à un alignement de la pensée.Espérons que notre petit journal, qui fonctionne librement, sans publicités et sans subventions, continuera encore à intéresser les lecteurs et à faire grincer quelques dents à travers les propos acidulés de ses chroniqueurs animaux : le chien Bobi et ses compères chats.



Notre photo : Une partie de l'assistance lors de la soirée du 1500ème numéro.